Ton cerveau te joue des tours.
Tu as sûrement déjà entendu cette phrase, sans vraiment jamais avoir l’occasion de la creuser un peu plus.
Plus maintenant.
Grâce à cet échange que j’ai eu avec Katia Falcioni, on t’embarque dans le monde des neurosciences, que tu sois à la recherche d’emploi ou salarié.
Belle lecture à toi, 📖
Ravie de t’accueillir ici Katia, d’autant plus qu’on va parler d’un sujet fort intéressant : les neurosciences.
Merci d’avoir accepté de répondre à ces questions et de partager ton expertise.
Pourrais-tu dans un premier temps te présenter ?
Avec grand plaisir et merci à toi de me proposer cet échange et cette opportunité.
Je suis Katia Falcioni coach & formatrice en neurosciences et j’accompagne individuellement et sur mesure les femmes salariées, cadres, entrepreneures (coachs et métiers de l’accompagnement), les dirigeantes et managers en entreprise et les personnes en recherche d’un emploi en tant que Coach bénévole pour l’association SNC.
Mon rôle est de les aider à rebondir et à faire face aux différentes vagues du changement de leur vie professionnelle, qu’elles soient subies comme un licenciement économique, un burn-out… ou choisies comme un nouvel emploi, une évolution professionnelle, une reconversion…
Je leur propose des programmes adaptés à leurs besoins pour oser et s’autoriser à passer à l’action et à se créer une vie professionnelle qui fait du sens, où elles se sentent enfin heureuses !
Génial.
Avant toutes choses, comment définirais-tu les neurosciences ?
COMMENT DÉFINIR LES NEUROSCIENCES ?
Les neurosciences « cognitives » sont une branche de la psychologie à la frontière entre la neurologie et la psychologie cognitive.
Pour faire simple, elles regroupent toutes les études et les recherches scientifiques sur le système nerveux, en se concentrant principalement sur le cerveau !
La multiplication des études et des recherches sur le cerveau humain a permis de mieux comprendre ce dernier ainsi que son mode de fonctionnement.
Notre cerveau, c’est un peu comme un ordinateur… le centre de stockage de notre mémoire, de qui nous sommes et ce que nous faisons.
Et comment est-ce qu’elles peuvent être utilisées dans le cadre d’une recherche d’emploi ?
Et lorsqu’on est salarié, dans son quotidien au travail ?
LES NEUROSCIENCES DANS LA RECHERCHE D’EMPLOI ET QUAND ON EST SALARIÉ
Le fonctionnement des neurosciences
Le stress chronique, l’anxiété, les peurs… et toutes les émotions qu’on va vivre lors d’une recherche d’un emploi ou lorsqu’on est par exemple en souffrance au travail, sont pour notre cerveau des « alertes » qui bloquent notre réflexion, d’instinct, pour nous protéger, c’est-à-dire pour notre survie.
En termes de comportements, certains vont occulter la situation pour ne pas l’affronter ou tout faire pour la fuir d’autres seront comme paralysés face à ces chocs émotionnels …
Les solutions
Grâce à des techniques & des outils adaptés à chaque individu et en fonction de ses besoins, blocages, … le coaching en neurosciences va mobiliser différentes aires du cerveau.
Ceci permettra d’une part de prendre conscience, de ce qu’on l’on ne voit pas ou plus.
D’autre part, de mieux comprendre ses comportements, ses modes de fonctionnement et les modifier dans le but de passer à l’action (ex déprogrammer des pensées négatives ou des automatismes qui guident nos décisions). Mais aussi de développer ses capacités d’auto-motivation (nouveaux comportements et habitudes) et de prendre des décisions plus facilement et en conscience…
A savoir
Le cerveau n’aime pas qu’on lui change ses habitudes, il a besoin surtout de sens, de se sentir en sécurité pour faciliter tout changement dans notre vie.
Il a cependant une grande faculté d’adaptation et ça, depuis la nuit des temps, c’est d’ailleurs ce qui a permis son évolution et la survie de l’espèce humaine en milieu hostile.
C’est ce qu’on appelle la « neuroplasticité » qui va permettre à notre cerveau de créer de nouvelles connexions (un peu comme des câbles électriques qui permettent de faire circuler toutes les informations dans notre cerveau) par des systèmes de pensées différents.
L’objectif ici va donc être de désapprendre et apprendre autrement, c’est-à-dire en créant de nouvelles habitudes qui vont permettre ces nouvelles connexions.
Y a t-il justement des mécanismes cérébraux qui influencent notre confiance en nous ?
Si oui, lesquels ?
LES MÉCANISMES CÉRÉBRAUX QUI INFLUENCENT LA CONFIANCE EN SOI
Bien-sûr et je vais parler ici de 2 pistes pour la favoriser, mais il est d’abord important de prendre conscience et comprendre ce qu’est la confiance en soi et comment ce manque influence nos ressentis et comportements.
C’est quoi le manque de confiance en soi
Le manque de confiance en soi est lié au sentiment de ne pas être capable de faire quelque chose face par exemple à la peur de l’inconnu, de l’échec …
Ce manque va automatiquement engendrer notre dévalorisation et par conséquent mésestime de soi en se comparant aux autres le plus souvent
Notre cerveau va vouloir instinctivement nous protéger de “ce danger” pour finir par ne plus vouloir essayer et donc de n’avoir aucune chance de réussir.
C’est un peu comme le serpent qui se mort la queue, je m’explique :
1)La confiance en soi se nourrit par l’action en sortant de sa fameuse “zone de confort”
Ceci va permettre d’activer ce dont le cerveau raffole, le système de récompense qui va favoriser la stimulation de la dopamine (hormone du plaisir) qui n’est autre qu’une des 4 hormones dédiées à notre bonheur et bien-être physique et mentale.
Cette hormone est une ressource essentielle de notre motivation et favorise entre autres, la prise de décisions et le passage à l’action.
Pour la booster, nous débloquer et nous aider à passer à l’action, on peut commencer par des actions qui vont favoriser le bien-être de notre cerveau, et avancer pas à pas, étape par étape de façon structurée vers notre objectif en célebrant chaque petits succés.
D’ailleurs, j’ai publié sur linkedin un carrousel dédié à ces 4 hormones qu’on appelle D.O.S.E pour plus de détails et astuces pour les optimiser.
2)Tout au long de notre vie, notre cerveau va enregistrer un certain nombre d’informations et d’expériences
Ces dernières sont liées à notre education, les modèles avec lesquels nous grandissons, l’école, … et construire & façonner ainsi notre base de données c’est à dire notre mémoire.
Des souvenirs, des automatismes mais aussi des croyances, des peurs…vont s’installer de manière inconsciente, mais de façon bien ancrée, telle une empreinte émotionnelle et affective, qui va découler de ces experiences et c’est ce qui va determiner le plus souvent notre propre système d’auto-évaluation.
Il est donc important d’apprendre à bien ou mieux se connaître pour en prendre conscience et comprendre comment s’est développé cette mémoire pour réussir à créer des nouveaux processus (connexions neuronales).
Mais aussi pour combler ce manque et accompagner ce changement, modifier nos comportements et la manière dont on se perçoit.
Et quels seraient les principes neuroscientifiques qui nous permettraient une meilleure collaboration avec collègues et manager au travail ?
LES PRINCIPES NEUROSCIENTIFIQUES POUR ÊTRE PLUS EFFICACE AU TRAVAIL
Les qualités managériales les plus recherchées, aujourd’hui en entreprise, sont l’intelligence émotionnelle et sociale.
Les émotions jouent un rôle primordial dans nos fonctionnements individuels et sont également prépondérantes dans les dynamiques collectives.
Elles ont un rôle tout aussi fondamental dans le traitement rapide des informations du monde qui nous entoure et participent aux prises de décisions.
Les entreprises qui encore aujourd’hui ne s’adaptent pas à l’évolution en cours du monde du travail et n’investissent pas dans la formation et le développement de ces compétences interpersonnelles de leurs managers, subissent la fuite ou la pénurie de beaucoup de talents…
La raison est simple nous travaillons avec l’humain.
Nous sous-estimons trop notre capacité à percevoir les signaux émotionnels émis par les autres et ceux que nous produisons vers autrui
Si nous désirons nous améliorer dans la gestion de la relation à soi ou aux autres, il est nécessaire de mieux se connaître et comprendre notre fonctionnement pour savoir quoi travailler en priorité.
Développer son intelligence émotionnelle et relationnelle permet de reconnaître et cibler la composante comportementale de ses émotions mais aussi de les comprendre pour savoir comment agir.
Les compétences émotionnelles – ou intelligence émotionnelle – correspondent à la façon dont nous identifions, comprenons, exprimons et écoutons, régulons et utilisons nos propres émotions, ainsi que celles des autres.
En somme, l’intelligence émotionnelle d’une personne combine judicieusement les trois composantes d’émotions : cognitive, physiologique et comportementale.
Avoir des compétences sociales et émotionnelles favorisent tant notre bien-être psychologique que notre santé physique, la qualité de nos relations sociales et notre réussite professionnelle.
Merci pour ce précieux rappel.
On sait tous à quel point le stress peut être ravageur dans le cadre d’un entretien d’embauche par exemple.
Comment peut-on utiliser les neurosciences pour mieux le gérer ?
LES NEUROSCIENCES POUR GERER LE STRESS EN ENTRETIEN
Le stress, lorsqu’il n’est pas chronique, est souvent source d’énergie, pourtant on ne l’utilise pas à bon escient.
Il est nécessaire de bien se connaître pour comprendre une fois de plus le rôle de nos émotions qui vont guider nos choix bien plus que la logique et la raison.
Pour rappel, nos émotions permettent à la fois d‘agir, de se souvenir et réagir.
Les situations stockées dans notre mémoire vont servir de référentiel à notre cerveau qui va prendre ces raccourcis cognitifs (comme par ex. des biais cognitifs qui sont des automatismes qui guident nos décisions).
Pour modifier notre façon d’agir ou réagir dans ce cas précis, il est nécessaire d’apprendre à identifier ce qui nous stress, c’est-à-dire les éléments déclencheurs émotionnels pour apprendre à agir autrement comme dans le cas d’un entretien d’embauche.
Par exemple, la peur ici peut-être dû à un manque de préparations ou à la pression liée à sa sécurité financière parce qu’on est au chômage, ou encore parce que tous les entretiens précédents ont été négatifs…
Le travail ici consiste à trouver tout ce qui va nous aider à créer de nouvelles connexions dans le but de nous sentir à l’aise et utiliser notre stress en énergie valorisante et non comme un blocage pour notre cerveau !
Merci pour ces détails.
Et lorsqu’on manque de motivation, quels leviers mentaux pouvons-nous utiliser pour notre carrière et nos projets professionnels ?
LES LEVIERS MENTAUX EN CAS DE BAISSE DE MOTIVATION
Lorsqu’on manque de motivation et qu’on procrastine c’est que l’action souvent ne nous procure pas de plaisir et donc nous faisons tout pour éviter ces émotions négatives.
Pour être motivé, il est important de sécréter l’hormone du plaisir, la fameuse dopamine qui va nous pousser à agir pour obtenir notre récompense.
Pour sécréter de la dopamine, il est nécessaire de définir, clarifier et structurer son objectif pour poursuivre ce but.
Lorsque notre objectif n’est pas clair, notre inconscient met en œuvre des stratégies qui entravent notre passage à l’action.
La motivation n’est pas seulement une question de volonté mais une visualisation très claire de : où je suis, où je vais, pourquoi et comment j’y vais et pour quel résultat.
Dans le doute, et sans réponse à ces questions, notre cerveau va nous bloquer pour nous protéger et éviter l’échec.
Pour être motivé, il est important de sécréter l’hormone du plaisir, la fameuse dopamine qui va nous pousser à agir pour obtenir notre récompense.
Et comment peut-on améliorer notre niveau d’attention et de concentration au travail grâce aux neurosciences ?
LES NEUROSCIENCES POUR UN MEILLEUR NIVEAU D’ATTENTION
De nos jours, notre attention est souvent mise à rude épreuve par toutes les sollicitations ou distractions extérieures et la simple volonté de se concentrer ne suffit pas.
Le cerveau ne peut pas exécuter plusieurs tâches à la fois, c’est un mythe de croire le contraire car notre attention ne peut se faire que sur une seule tâche à la fois…
Pour schématiser cela, imaginons un grand classique au bureau :
Je suis en train de rédiger un mail qui me demande de la concentration et de la réflexion et le téléphone sonne. Pour le cerveau, la sonnerie devient comme un signal qui stoppe notre focalisation sur ce que je suis en train de faire. J’arrête donc d’écrire pour répondre et le cerveau déplace automatiquement, son attention d’une tâche à une autre, pour ensuite revenir à l’écriture du mail. Cela lui demande de l’énergie et des efforts considérables pour revenir sur la première…
Eliminer les distractions
Lorsque vous voulez vraiment travailler sans être interrompu dans ce que vous êtes en train de faire, éteignez votre téléphone portable, fermez votre messagerie, oubliez provisoirement les sites de réseaux sociaux… car pour être efficace, l’attention a besoin de focalisation !
Eviter le mutlitâches
Faire plusieurs choses simultanément diminue la productivité, augmente le risque d’erreurs et renforce la frustration de ne pas en faire assez dans une journée.
Se fixer des priorités
L’attention, pour être optimisée en termes de concentration demande aussi une organisation de nos priorités, une clarification et structuration de nos objectifs, une bonne gestion de son temps et des pauses régulières pour se ressourcer en énergie.
S’écouter
Il est important de s’écouter en termes d’énergie justement et de respecter son horloge biologique.
Certains sont du matin et d’autres pas du tout…en évaluant sa dose d’énergie, on donne la priorité aux tâches qui en consomment le plus.
Si je suis du matin, c’est le moment idéal pour organiser et structurer ses priorités et garder des tâches moins gourmandes en énergie l’après-midi.
Prévoir du temps pour soi
Et pour finir, il est important de ne pas s’oublier et de s’inclure dans notre équation et donc de prévoir du temps pour soi dans son agenda.
L’importance que l’on donne à sa santé, va aussi jouer sur cette fameuse jauge d’énergie qui alimente notre cerveau.
La qualité de votre sommeil par exemple, la pratique d’une activité physique, le fait de manger sainement…
Mille mercis pour ces pépites.
Je te propose une question fun à présent.
Si nos neurones devaient faire la fête après une longue journée de travail pour décompresser, quel type de musique est-ce qu’ils écouteraient selon toi ?
Que vous soyez Rock ou classique, quand la musique est bonne, comme disait la chanson, elle nous rend heureux.
Le plaisir qu’elle procure ainsi que la palette d’émotions font intervenir le système de récompense procurant une source naturelle de bien-être.
La musique permet d’activer une constellation particulière de réseaux cérébraux dédiés au langage et aux émotions.
La musique pour moi c’est avant tout une histoire de goût et de besoin du moment (stimulante, apaisante…)
C’est un langage universel car on ressent tous l’émotion qu’elle dégage sans même avoir besoin d’en comprendre les paroles.
D’ailleurs, est-ce que tu savais qu’il existait environ 691 genres musicaux dans le monde ?
En l’associant à d’autres pratiques, on peut augmenter encore plus les fameuses connections neuronales, comme jouer d’un instrument par exemple, là c’est un festival !
Et la question de la fin que je pose à tous mes invités.
Quel est le meilleur conseil carrière que tu aies jamais reçu / entendu ?
Ne laisse jamais quelqu’un d’autre que toi décider de ta vie, c’est ta responsabilité !
J’ai mis du temps à me l’appliquer parce que je ne m’écoutais pas du tout et j’étais souvent la 5ème roue de mon propre carrosse et donc ça devient compliqué sans cela, de comprendre et répondre à ses propres besoins.
Tout au long de ma carrière professionnelle, j’ai fait des choix qui ne correspondaient pas à mes attentes et donc ne répondaient pas du tout à ma quête de sens et j’avais le sentiment de la subir et d’en payer les conséquences mais sans comprendre le pourquoi.
C’est grâce au coaching et aux neurosciences, que j’ai appris à mieux me connaître, compris le pourquoi de beaucoup de choses sur mon parcours, ce qui m’a permis de me responsabiliser, me reconstruire professionnellement, trouver enfin ma voie, oser et m’autoriser à prendre ma place.
Et aujourd’hui c’est exactement ce que je propose à mes clientes pour les aider à se créer une vie professionnelle qui fasse du sens, en s’incluant dans l’équation et qui les rende enfin heureuses et épanouies.
Ne laisse jamais quelqu’un d’autre que toi décider de ta vie, c’est ta responsabilité !
Merci beaucoup Katia pour ton précieux partage en toute bienveillance.❤
Si tu souhaites aller plus loin, tu peux retrouver Katia sur LinkedIn.
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